
L’oxygénothérapie à haut débit
Demandez à votre spécialisteL’oxygénothérapie à haut débit : un moyen de sauver des vies
L’oxygénothérapie à haut débit est un mode d’assistance respiratoire non-invasive consistant à apporter au patient de l’air humidifié, chauffé et enrichi en oxygène, habituellement à l’aide d’une canule nasale. On l’utilise généralement chez les patients respirant spontanément qui nécessitent de l’oxygène à plus haut débit. Elle peut convenir aux patients atteints d’insuffisance respiratoire hypoxémique aiguë et, utilisée correctement, elle peut éviter une intubation consécutive. Cette méthode augmente considérablement le bien-être du patient et la facilité d’utilisation.
L’oxygénothérapie à haut débit est économique car elle ne nécessite pas obligatoirement de ventilateur et convient à différents services hospitaliers tels que : urgences, soins intensifs et intermédiaires, et salles de réveil.
Oxygénothérapie à haut débit pour les patients respirant spontanément
L’oxygénothérapie à haut débit est une forme d’oxygénothérapie mise en oeuvre à l’aide d’une canule binasale spéciale, appelée lunette nasale à haut débit (LNHD), et d’un circuit patient inspiratoire chauffé. Elle sert à administrer un mélange d’air, chauffé et humidifié, et d’oxygène, à débit élevé, aux patients respirant spontanément.
Le débit se situe généralement entre 30 l/min et 50 l/min. Ce haut débit peut fournir des concentrations d’oxygène inspiratoire plus constantes que l’oxygénothérapie conventionnelle et peut également générer une pression de fin d’expiration positive. La LNHD est également associée à l’élimination du CO2 expiré des voies respiratoires grâce au gaz enrichi en oxygène, en particulier dans l’espace mort inspiratoire.* L’oxygénothérapie à haut débit peut s’avérer efficace dans le traitement des patients atteints d’insuffisance respiratoire hypoxémique de niveau léger à modéré. Il a été démontré que, utilisée en prévention de l’insuffisance respiratoire post-extubation, la canule à haut débit était efficace et systématiquement mieux tolérée que la thérapie VNI.**
* Itagaki T., Okuda N., Tsunano Y., et al. Effect of high-flow nasal cannula on thoraco-abdominal synchrony in adult critically ill patients. Respir. Care. 2014;59:70–4
** Helviz Y., Einav S., A Systematic Review of the High-flow Nasal Cannula for Adult Patients, Critical Care 2018 22:71
Oxygénothérapie à haut débit dans l’assistance respiratoire non invasive
L’oxygénothérapie conventionnelle consiste à administrer de l’oxygène à une concentration supérieure à la concentration présente dans l’air ambiant pour prévenir ou traiter les symptômes et manifestations de l’hypoxie.
Avec l’oxygénothérapie conventionnelle, administrée avec des embouts nasaux ou des masques, le débit maximum efficace est d’environ 10 l/min. «Ce débit ne permet pas d’obtenir d’augmentation significative ». Afin d’éviter un assèchement de la muqueuse, il est généralement recommandé d’humidifier le flux gazeux à un débit supérieur à 2 l/min. Cette humidification est obtenue en faisant barboter le gaz à travers un récipient d’eau stérile.
La VS-PEP (Ventilation Spontanée avec niveau de Pression Positive continue) peut aussi engendrer l’utilisation d’une interface faciale serrée. Dans ce cas, les débits de gaz ne sont pas aussi élevés que pour l’oxygénothérapie à haut débit. La PEP (pression de fin d’expiration positive) est maintenue grâce à l’étanchéité de l’interface, laquelle recouvre le nez ou le nez et la bouche. L’ajustement assez serré du masque peut provoquer une gêne ou un stress chez certains patients, et le risque d’aspiration est accru. Cette thérapie nécessite soit un ventilateur permettant la VNI, soit un appareil permettant la VS-PEP.
La canule nasale servant à l’oxygénothérapie à haut débit est plus confortable pour le patient et peut s’utiliser en continu pendant des périodes prolongées. Le flux gazeux est humidifié et chauffé de manière contrôlée, ce qui prévient l’assèchement des muqueuses et les inconvénients associés. Ce traitement ne nécessite qu’une source d’oxygène et d’air comprimé et un système de chauffage et d’humidification.
« Comme dans la plupart des unités de soins intensifs, nous avons intérêt à sevrer les patients le plus vite possible et nous appliquons une politique de sevrage qui passe de la ventilation invasive à la ventilation non invasive puis, pour certains patients, à l’oxygénothérapie à haut débit .»
Vicky Chamberlain, technicienne en soins critiques à l’Hôpital Glenfield, Leicester, R.-U.